Les carnavals d’une tueuse à gages – Alain Bidaux

✒️ Sergeï voit son cocon professionnel éclater : le DRH de Nature Harmonie, la boîte pour laquelle il travaille depuis des lustres, lui notifie son licenciement. Si Sergeï échappe au prédécesseur de ce DRH, surnommé Staline pour ses méthodes viles, il n’en avale pas moins très mal la nouvelle. Pourtant, pendant toutes ses années il a prélevé sa juste part sur les enveloppes kraft qu’il distribuait pour motiver responsables politiques et autres à fermer un oeil sur les effets nocifs des produits de Nature Harmonie. Résultat : un petit pactol soigneusement conservé dans son coffre, qui lui permettra de maintenir son train de vie. Pas besoin de se débarrasser de ses santiags, de sa collection de Harley, de sa résidence secondaire. N’empêche qu’il digère si mal sa mise à pied qu’il couve un désir de vengeance. S’il ne s’est pas arrêté aux frontières de la légalité pour servir les intérêts de Nature Harmonie, il n’hésitera pas longtemps à emprunter ce même chemin pour assouvir son désir. Grâce au mot de passe “Marcos” et à une grosse enveloppe de billets, il engage les services d’une tueuse à gages pour éliminer le malheureux messager de sa disgrâce. Premier acte d’une tragédie burlesque, dans laquelle le lecteur fait la connaissance de Mercedes, la tueuse, ainsi que de toutes les magouilles qui découleront de ce premier acte. Il y a peu de chances pour que cela se termine bien. Je vous laisse découvrir la suite…

📓 Paradoxalement, c’est le personnage de Mercedes auquel je me suis le plus attachée. C’est elle qui met pour moi tout le côté ‘carnaval’ dans ce roman. Peut-être à cause de ses racines brésiliennes, peut-être parce que son métier en fait une personne tout à fait hors du commun. Sergeï, par contre, m’hérissait dès le départ et franchement, plus l’histoire avance, plus le bonhomme m’agace. Il n’est pas le seul d’ailleurs, car certains de ses anciens collègues feront leur apparition au fil de l’histoire sans que mon image de Nature Harmonie ne s’en voit améliorée. Pourtant, je continues de lire avidement, car la trame est très bien développée et ces personnages concordent pour moi entièrement avec l’ambiance générale de l’histoire.

💗 Le côté burlesque du roman rend avalable l’avalanche de crimes et de délits, ainsi que le fait que les commanditaires considèrent comme parfaitement légitimes les solutions meurtrières qu’ils avancent. J’irais même plus loin : ce côté carnavalesque fait toute l’originalité de ce livre. Il a un côté Pulp Fiction que j’ai trouvé très convaincant.

🦄 L’histoire est profondément dépaysante, car le lecteur entre dans un monde de magouilles dans les entreprises, de criminalité, de meurtres commandités. Bref, très loin du commun des mortels. En même temps, les personnages restent indéniablement humains, tout ce qu’il y a de plus commun parmi les mortels. Ainsi, Mercedes abat de sang froid sa cible, pour s’inquiéter ensuite de trouver un nouveau compagnon à son poisson rouge qui se morfond seul dans son bocal suite au suicide du précédent.

❄️❄️❄️❄️ Alain Bidaux allie avec panache le commun et le quasi impensable, entre la grisaille d’une entreprise où ce sont les plus véreux qui ont la belle vie et le carnaval multicolore de la grande criminalité, qui exige maîtrise et précision. Un cocktail que je retrouverai avec plaisir, car j’ai bien l’intention de lire ses autres romans.

Les carnavals d'une tueuse à gages - Alain Bidaux

🙏 Je tiens à remercier l’auteur, Alain Bidaux, pour la confiance qu’il m’a témoignée en me demandant par le biais de SimplementPro de lire son roman.

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