Mines et une nuit – Florent Maerten

Sur fond de charbons et de mines au croisement des 19e et 20e siècle, Ferdinand s’extirpe des galeries meurtrières pour commettre des actes sombres aux allures révolutionnaires. La vie des mineurs, que tous semblent subir sans trop se révolter, il la crache. Plutôt combattre l’état des choses qui le répugne que s’y conformer, même s’il devient l’ennemi public numéro un. Dans son roman qui suinte la désolation, Florent Maerten développe l’histoire de ce Robin des Bois du Nord. La lecture est asphyxiante, car l’on sait dès le départ que la fin sera tout sauf joyeuse.

Le quotidien des mineurs ainsi que des écorchés-vifs de la vie que sont Ferdinand et ses comparses apparaît en lettres encore plus noires que de coutume au fil des pages de « Mines et une nuit ». Il y fait nuit, du début jusqu’à la fin, que ce soit la nuit des mines ou celle des hors-la-loi. Dépourvue d’horizon, l’histoire reflète une époque désespérante. C’est vous dire à quel point ce livre est aux antipodes d’un feel-good.

Le récit des malencontreuses aventures et décisions quasi ( ? ) suicidaires de Ferdinand m’a plongée dans un sentiment d’injustice. Une envie de révolte m’a poursuivie tout au long de ma lecture : changer ce destin sans lendemain, mais comment ? Je me sentais balancée entre la désapprobation des crimes et méfaits de Ferdinand et de ses acolytes, et une profonde compassion pour son cri de détresse.

L’histoire que partage Florent Maerten est captivante dans sa noirceur. Le bref prologue dresse le décor avec un texte fort où chaque mot prend sa juste place. J’ai quelque peu regretté que dans le reste du livre, l’auteur utilise parfois des tournures à mon sens trop recherchées au vu de la réalité crue qu’il décrit. Une volonté de trop bien faire, peut-être ? Cela dit, les déboires de Ferdinand étaient trop captivants pour que cela me décourage.

Une fin annoncée qui paraît en même temps incompréhensible et inéluctable, dans un décor historique poignant, voilà ce que vous pouvez attendre de ce roman. Bonne lecture !

Cette chronique est l’avant-dernière de mes lectures d’automne. Bientôt, je partagerai mes chroniques hivernales. Abonnez-vous pour rester au courant ;).

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