La boite sous la péniche – Valérie Larrivain

❄️ Cher lecteur, chère lectrice,

✍🏽 Je vous présente aujourd’hui
La boite sous la péniche de Valérie Larrivain (édité par le biais de BOD)
dans ma quatrième chronique hivernale sous le thème du cocon

✒️ Une boite resurgit de la Seine. Avec les objects qu’elle contient, l’histoire personnelle de plusieurs générations qui traversent le XXe siècle et ses rendez-vous historiques fait surface. Voilà pourquoi ce récit porte judicieusement le sous-titre “intrigue familiale sauvée des eaux”. Autour d’Alice, axe central de cette suite généalogique, nous découvrons les destins qui la précèdent, ceux qui viennent après elle.

📓 L’auteure met subtilement en évidence des liens puissants qui défient les lignées familiales directes. Outre l’histoire des objets qui ont voyagé à travers le temps, protégés par la boite, le lecteur découvre également petit à petit le rôle particulier que la boite elle-même a revêtu. De belles histoires d’amour constituent le canevas de ce récit pourtant suspendu entre deux guerres mondiales.

💗 Je préfère le terme “récit” à “roman”, parce que cet ouvrage se situe entre vérité et fiction, ce qui lui donne pour moi un arôme tout particulier. Une histoire si intense, peut-elle réellement avoir existé ? Et puis en même temps, s’inventerait-t-elle si elle n’avait pas existé ?

La boite sous la péniche - Valérie Larrivain

Ce bref passage du récit synthétise joliment l’ouvrage : le lecteur découvre des pièces d’un grand puzzle familial. Des évènements, des mots qui touchent rationnellement, mais qui vont surtout droit au cœur.

🦄 L’originalité de cet ouvrage recèle également ses défis. Ainsi, en choisissant de varier les perspectives dans son récit, Valérie Larrivain esquisse de manière très vivante les vies, émotions, doutes et autres questionnements des personnages qui se succèdent. Cela complique toutefois sérieusement l’utilisation des temps du verbe, qui m’a parfois surprise ou déroutée. Je garde l’impression qu’une relecture de ce point de vue serait judicieuse.

En outre, l’auteur prend à mon sentiment quelques degrés de liberté qui me sont apparus comme des anachronismes. Cela lui permet d’introduire des éléments issus de son propre vécu et qui ont certes leur valeur intrinsèque, mais qui n’auraient pas encore été à la portée de ses personnages au moment où elle les leur attribue (hypnose éricksonienne versus années 1940). D’une part, l’auteure ne prétend pas écrire un roman historiquement correct, alors pourquoi pas après tout ? D’autre part, cela a quelque peu faussé pour moi la véracité des personnages. Cela dit, cette “véracité” même n’est évidemment qu’un sentiment personnel biaisé. Inévitablement, j’ai une image préconçue de ce que nos ancêtres peuvent et ne peuvent pas avoir éprouvé aux moments où l’auteure les situe.

Finalement, je pense que l’auteure n’a pas entièrement mis à profit le lien entre la boite, son contenu et l’histoire des personnages. En ramenant de temps en temps le lecteur à la boite et au présent du récit, je pense que le résultat aurait pu être encore plus fort.

❄️❄️❄️ J’ai tout spécialement apprécié cette fresque familiale qui enjambe plusieurs générations et plusieurs périodes du XXe siècle. Bien plus que dans un livre d’histoire, c’est par le vécu de gens ordinaire que je peux tenter d’imaginer ce qu’ont vécu nos parents, grands-parents, arrière-grands-parents. Si j’ai formulé quelques réserves dans ma chronique, je comprends également que ce livre ait remporté les Oscars de l’auto-édition 2022 organisés par Elisabet Guillot sur Instagram.

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