Si j’étais grande comme maman
je pourrais l’attraper
l’apprivoiser
en faire mon amie.
Elle est si jolie
elle s’amuse.
Viens bubulle,
on va s’amuser à deux.
Maman ne fait qu’un pas,
moi, tout un tas
avec mes petites jambes
il faut que je me dépêche
de courir
et puis de grandir aussi
pour attraper la bulle.
Elle s’envole !
Je vais perdre mon amie,
il faut que je coure plus vite
plus vite que maman.
Elle traîne, maman.
Je lâche sa main
pour rejoindre ma bulle.
Viens bubulle,
viens jouer avec moi,
ne me laisse pas toute seule.
Elle s’envole vers le monsieur
qui reste planté là à regarder nulle part
à compter les voitures qui passent en-dessous du pont.
Je crois bien qu’il a vu ma bulle.
Il veut peut-être en faire son amie ?
Mais c’est mon amie !
Je cours pour l’apprivoiser
plus vite encore !
Maman n’est pas d’accord.
« Arrêtes-toi ! »
Mince alors, où est passée ma bulle ?
Je ne la vois plus !
Peut-être que le monsieur l’a vue ?
Ou alors le balayeur l’a balayée
avec les mégots, les bouts de papier, toutes les saletés.
Je pourrais leur demander
où est passée ma bulle
si j’étais grande comme maman.
Ce portrait fait partie du livre en devenir Engrenages.
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